Le Village vertical à Villeurbanne

Publié le 18 Septembre 2013

Le Village vertical à Villeurbanne, initié par ses habitants

Un projet d’habitat participatif dans un immeuble écoconstruit et porté par une coopérative d’habitants.

Pas de spéculation. C’est l’idée force défendue par les porteurs de projet Village Vertical à Villeurbanne. Des valeurs communes sont égrenées telles que : « écologie », « sobriété énergétique », « coopération », « solidarité », « mutualisation », « éducation populaire »… mais surtout une même volonté de sécuriser le logement, de bloquer les loyers, de ne plus dépendre du bon vouloir d’un propriétaire, et de devenir « acteur » de son habitat, comme on devient acteur de sa consommation. Et pour ce faire, ils ont choisi de passer par une coopérative d’habitants soutenue par Habicoop, dont le Village Vertical est le projet pilote.

« Un habitat social et écologique initié et conçu par ses habitants, dont ils sont, collectivement, l’unique propriétaire, et qu’ils gèrent démocratiquement, sans spéculation ni but lucratif. » , annonce la présentation du Village Vertical. 38 logements sur la Zac des Maisons neuves à 15 minutes du centre de Lyon, sur 3 hectares : 14 logements sociaux en coopérative d’habitants dont 4 très sociaux « en résidence sociale jeunes » et 24 en accession sociale à la propriété. Le Village Vertical a prévu des espaces mutualisés : buanderie, chambres d’amis, salle de réunion avec cuisine, jardin partagé...« Et une seule baignoire », insiste un « villageois vertical ». Propriétaires de parts sociales, les coopérateurs paient des mensualités qui reflètent le coût réel de leur logement.

Cet immeuble neuf, éco-conçu en bois-béton - label BBC (bâtiment basse consommation), avec eau chaude obtenue via une pompe à chaleur, panneaux photovoltaïques, chaudière collective bois pour le chauffage - est aussi la « première coopérative d’habitants du XXIe siècle ». D’où la visite ministérielle sous forme d’inauguration, dix jours avant le dépôt du projet loi Alur (Accès au logement et un urbanisme rénové) en Conseil des ministres. Ce texte prévoit notamment un encadrement juridique de l’habitat participatif.

« Il n’y avait rien », a tranché la ministre peu avant la réunion. Seuls 10 % des projets d’habitat participatif voient le jour. Le montage notamment financier des projets est tellement complexe que nombre de partenaires abandonnent en route. « Pour l’instant, c’est du bricolage juridique, le projet de loi devrait notamment permettre d’accéder à des modes de financement, faciliter les crédits. »

Un projet porté à bout de bras

Même s’il a mis huit ans à se faire, le Village Vertical témoigne de l’investissement de chacun des partenaires : habitants, promoteur et collectivités ont porté le projet à bout de bras.

L’architecte (Arbor & Sens et Detry & Levy) expliquant comment une demande des habitants appuyés par le promoteur a permis une innovation technique dans la construction de la façade, réduisant la part de béton au profit du bois.

L’habitat participatif, c’est une solution alternative entre le parc privé (trop cher) et le logement social (difficile d’accès). Pour la classe moyenne surtout, éligible au prêt à taux zéro.

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